- édenter
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édenterv. tr. Rompre, user les dents de (qqch). édenter un peigne.⇒ÉDENTER, verbe trans.Priver quelqu'un de ses dents. Le vieux juif, pieds et poings ferrés, et qu'on édente, Pour mieux suer son or cuit sur la braise ardente! (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 59).♦ Emploi pronom réfl. Perdre ses dents. P. méton. Et ma bouche s'ébrèche et mon rire s'édente (RÉGNIER, Les Jeux rustiques et divins, 1897, p. 149).♦ P. métaph. ... quand des méchants contre le feu vainqueur La colère s'édente, ... (BANVILLE, Cariat., 1842, p. 178).— P. anal. Cf. dent D 1. Ces châteaux et ces forts [du Rhin], dont les balistes des Romains, les engins de guerre de Frédéric Barberousse et les canons de Louis XIV ont édenté les vieilles murailles (NERVAL, Lorely, 1852, p. 6).Prononc. et Orth. :[
], (j') édente [
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1200 intrans. « ébrécher, se casser les dents » (Bueve de Hantone, I, 3106 ds T.-L.); début XIIIe s. esdenté ([P. DE CORBIE] BARTSCH, Rom. und Past., III, 34, 5 ds T.-L.). Dér. de dent; préf. é-; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 3.
DÉR. Édentement, subst. masc. Fait d'être édenté; absence de dents. La bouche avec son hiatus de côté, entr'ouverte par l'édentement (GONCOURT, Journal, 1867, p. 335). Dans les deux représentations, c'est la hideuse et macabre figuration de la vieillesse et de la misère de la femme, avec l'édentement de sa bouche, le lacis des rides de sa figure, la dessication de son pauvre être (E. DE GONCOURT, Mais. artiste, 1881, p. 224). — []. — 1re attest. 1860 (GONCOURT, op. cit., p. 798); du rad. de édenter, suff. -(e)ment1. — Fréq. abs. littér. : 3.
édenter [edɑ̃te] v. tr.ÉTYM. V. 1200, intrans., « ébrécher, se casser les dents »; de é-, dent, et suff. verbal.❖♦ Priver (qqn) de ses dents. || La vieillesse nous édente tour à tour (Littré). — Par ext. Rompre les (ou des) dents de (qqch.). || Édenter un engrenage.——————s'édenter v. pron. (réfl.).♦ Perdre ses dents.——————édenté, ée p. p. adj.♦ Plus cour. Qui a perdu une partie ou la totalité de ses dents. ⇒ Brèche-dent (vx). || Vieillard édenté. || Un vieux chien édenté. — Bouche édentée.1 Notre parent a peur qu'étant édenté il ne puisse plus mâcher (…)2 (…) elle dessinait sur le mur une ombre étrange : sa bouche édentée et véloce remuait.F. Mauriac, Génitrix, p. 72.3 C'était vrai qu'il l'avait vue déformée par la fluxion, battue par la souffrance et que, maintenant, après une semaine, ces accidents avaient disparu. Mais cette bouche complètement édentée il ne pouvait plus la reconnaître, et le souvenir de ce qu'elle avait été la lui faisait paraître épouvantable.Léon Bloy, le Désespéré, p. 131.♦ N. || Un édenté. || Une vieille édentée.♦ Par métonymie. || Un sourire édenté.♦ Par ext. || Un peigne édenté, une scie édentée.❖DÉR. Édentation, édentement, édentés.HOM. Édentés.
Encyclopédie Universelle. 2012.